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Je pars dans moins de deux heures. Le train est à 13h15, gare de Lyon.
Je suis morte de peur. J'ai très peur de rater le concours. Je vais sûrement le rater, vu
le nombre de candidats, bien meilleurs que moi. Stéph a vérifié la
totalité de mes papier, j'ai tout. Je crains toujours un peu le côté
"administratif" de ce genre de choses. J'ai peur d'aller à Aix seule. Je
panique à l'idée de faire le trajet gare-hôtel et de ne pas trouver ce
dernier. Je me trouve ridicule. J'ai mal au ventre. Je culpabilise de ne
pas avoir plus bossé Sc-po. Je culpabilise de passer un jour et demi
sans toucher au boulot-hypo. S. me dit de ne pas m'inquiéter, que
vu le nombre de concours que je vais passer de mars à juin, celui est
une sorte de "galop d'essai". J'ai peur de la décevoir. J'ai peur de
décevoir, en général. Je n'ai pas encore fait mes courses pour acheter
de quoi "goûter" pendant les épreuves. Je suis terrorisée par la durée
des épreuves. 3h de culture générale, 2h pour faire une dissertation de
littérature (mais n'est-ce pas plutôt une synthèse?), 1h pour
l'espagnol. Cela fait 6 mois que je n'ai pas fait d'épreuves en moins de
6h, et encore je finis toujours ric-rac. Je crains de ne pas savoir
m'adapter à ce système de "penser vite-penser concis-penser bien". Je
crois que j'ai grossi. J'ai peur de la solitude aixoise. Le concours
pour l'Ecole du Louvre est aussi le 20 mars, je crois. J'ai deux
camarades qui le passent. Quand je les vois, je pense à toi. Je n'ai pas
besoin de les voir pour penser à toi.
Je suis pour un câlin
spontané. Ou des bisous.
Je t'embrasse.